Stage intersyndical au Mexique

Le groupe était composé de quatorze participantes et participants provenant de la CSQ, du CCMM, de la FIIQ, de la FTQ et du SFPQ. Ce séjour avait pour but de faire comprendre les effets de la mondialisation dans ce vaste pays qui appartient à la zone de l’ALENA. Les stagiaires ont eu l’occasion de rencontrer des travailleurs qui luttent pour leur syndicalisation dans la capitale du pays.
Ils ont aussi visité des syndiqués et syndiqués dans deux zones franches, celle de Juarez au Nord et celle de Puebla à l’Est de Mexico. Les travailleurs de l’usine Mex Mode de Puebla ainsi que ceux de Johnson & Johnson de Juarez ont obtenu de faire reconnaître leur syndicat démocratique à la suite de longues luttes. Ils ont pu également échanger avec des travailleuses et travailleurs qui ont été congédiés pour avoir voulu se donner un syndicat démocratique au sein de leur maquiladora, une des plus répressives de la zone de Juarez au Nord.
Dans la région agricole de Temamatla des paysannes et des paysans leur ont fait voir les conséquences néfastes de l’entrée de leur pays au sein de l’ALENA. Les stagiaires ont
rencontré des femmes admirables qui luttent pour la reconnaissance de leurs droits, pour leur intégrité physique et pour que cessent les assassinats dont elles sont victimes. Ils ont également discuté avec une représentante d’un centre des droits humains à Mexico où une de leur avocate, Digna Ochoa, a été assassinée au cours de l’année.
Ses poursuites mettaient en cause des leaders politiques corrompus de la capitale. En dépit de l’ALENA, les stagiaires ont partout constaté l’accroissement de la pauvreté et de la violence. Ils ont aussi observé que leurs partenaires les États-Unis ont tous les droits et que les Mexicains doivent subir et obéir. Qui plus est, même en dépit de salaires moyens dans les maquiladoras de 7 à 9 $ canadiens, (environ 5 % de la population active est employée dans les zones franches), d’importantes multinationales se sont déplacées ou préparent leur déplacement vers la Chine où les salaires sont de l’ordre de 1 $ et moins par jour.
Tous les bénéfices du libre-échange vont aux leaders de leur pays et aux compagnies
transnationales. Par contre, les travailleurs, les paysans, les femmes ou les autochtones de ce pays, pourtant si riche, vivent le chômage, la pauvreté, la violence, l’incertitude et la répression.