Conférence « Quand les corporations profitent et les travailleuses écopent » avec Kalpona Akter: bilan

Quand: Mercredi 6 avril à 18h30
Où: UQAM Pavillon Sherbrooke (SH) local R810 – 200, rue Sherbrooke Ouest, Montréal, H2X 3P2
Près de 3 ans après l’effondrement du Rana Plaza qui a suscité une onde de choc à travers le monde et qui a agi comme un signal d’alarme sur les conditions de travail précaires des employées de l’industrie du textile au Bangladesh, Kalpona Akter, activiste défendant les droits des travailleuses du secteur du textile au Bangladesh, revient à Montréal pour parler de l’évolution des pratiques en matière de sécurité et de respect des droits des travailleurs qui contribuent à remplir notre garde-robe.
La conférence est organisée par la Coalition québécoise contre les ateliers de misère et le Centre international de solidarité ouvrière (CISO) en collaboration avec le Syndicat des Métallos, le CDHAL, l’Entraide missionnaire, l’AQOCI, le RQIC, l’Aide internationale pour l’enfance, Amnistie internationale Canada francophone, la FTQ, la CSN, la CSQ. le SCFP.
BILAN
Au Bangladesh en 2013, l’écroulement du Rana Plaza, édifice abritant plusieurs compagnies de textile, tue 1135 personnes et en blesse 2500, en majorité des travailleuses vivant dans une grande précarité. Cet événement aurait pu être prévenu. Une fissure était apparue ce matin-là dans l’édifice. Les employeurs locaux ont pourtant imposé aux travailleuses et travailleurs d’y entrer pour respecter les délais des contrats des grandes compagnies. Un exemple de l’économie de la survie qui mène les travailleuses et travailleurs à accepter des conditions de travail dangereuses et inacceptables.
C’est une femme intelligente, drôle et déterminée qui est venue nous parler des conditions de travail des travailleuses de l’industrie du textile. Kalpona Akter porte les luttes de milliers de travailleuses du textile qui demandent que leurs droits soient respectés. Son discours est rafraichissant et sans acrimonie, son message est clair, les grandes corporations doivent prendre leurs responsabilités face aux conditions de travail précaires des travailleuses du textile qui confectionnent leurs marchandises. Impunité, transfert de responsabilité aux sous-traitants, opacité de la chaine d’approvisionnement, ces pratiques doivent cesser! Ce ne sont pas des supplications, ce sont les revendications des travailleuses qui réclament ce qui leur est du. Recevoir un salaire décent, ne pas être battues sur leur lieu de travail, travailler dans un immeuble sécuritaire, pouvoir former des unions de travailleuses sans craindre les représailles, telles sont les demandes des travailleuses.
Un GAP aux États-Unis a été le lieu de l’indignation d’une jeune couturière bangladaise qui a cousu des milliers de jeans pour cette grande chaine. Cette réaction est sensée et probante quand on pense que cette jeune femme découvre qu’elle reçoit moins de 0.5% du prix d’un jeans vendu 75$. Pour paraphraser Kalpona, ça ne prend pas des années d’études pour comprendre que ça n’a pas de sens que les parts du gâteau soient divisées si inégalement. Cette disparité disproportionnée ne peut qu’être dénoncée.